La fondation des abbayes colombaniennes vue au travers de l’archéologie
par Sébastien Bully
Depuis quelques années, les différentes campagnes de sondages, fouilles ou prospections géophysiques, menés sur les sites des monastères de Luxeuil et d’Annegray, permettent de confronter l’historiographie luxovienne qui repose, pour une part, sur des récits hagiographiques (vie de saint Colomban et de ses disciples, récits de miracles etc.), avec de nouvelles données issues de la recherche archéologique. Ces travaux permettent de porter un nouveau regard sur les conditions et les modalités qui ont présidé aux fondations « vosgiennes » du grand abbé irlandais Colomban, ainsi que sur leur traduction architecturale et topographique au haut Moyen Âge. Ici, c’est plus particulièrement sur la notion du « désert » (des Vosges), propice à l’isolement des premiers moines irlandais, comme sur celle de castrum en ruine, dans lequel ces mêmes moines s’établissent, que l’archéologie renouvelle le plus nos connaissances. Et au-delà des apports à la recherche, les travaux menés enrichissent le patrimoine luxovien, et plus largement le patrimoine comtois, de rares vestiges antiques et médiévaux.